De plaines en forêts de vallons en collines Du printemps qui va naître à tes mortes saisons De ce que j'ai rêvé à ce que j'imagine Je n'en finirai pas d'écrire ta chanson Ma France...
Au grand soleil d'été qui courbe la Provence Des genêts de Bretagne aux bruyères d'Ardèche Quelque chose dans l'air a cette transparence Et ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche Ma France...
Cet air de liberté au-delà des frontières Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige Elle répond toujours du nom de Robespierre Ma France...
Celle du vieil Hugo tonnant de son exil Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines Celle qui construisit de ses mains vos usines Celle dont Monsieur Thiers a dit: Qu'on la fusille Ma France...
Picasso tient le monde au bout de sa palette Des lèvres d'Eluard s'envolent des colombes Ils n'en finissent pas tes artistes prophètes De dire que le malheur succombe Ma France...
Et de leurs voix multiples il n'en existe qu'une Celle qui paie toujours vos crimes vos erreurs En remplissant l'histoire et ses fosses communes Que je chante à jamais celle des travailleurs Ma France...
Celle qui possède en or que ses nuits blanches Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain Ma France...
Qu'elle monte des mines descende des collines Celle qui chante en moi la belle la rebelle Elle tient l'avenir serré dans ses mains fines Celle de trente six à soixante huit chandelles Ma France...