J’ai toujours marché le long du mur fléché, Aux mensonges affichés, le haut mur de la ville. L’âme bétonnée et le coeur goudronné, Comme tous ceux qui sont nés, d’un ventre trop servile
Et rien n’a compliqué, le parcours étriqué, aux limites indiquées, où je suis dans la ville Il ne s’est rien passé dans ma vie éffacée Que plaisirs policés et qu’amours mercantiles
Ceux là qui m’ont aimé, ne ce sont pas nommés, Ils n’ont rien réclamé qui ne leur soit utile. Ce dont j’avais rêvé n’est jamais arrivé, au bout de ces pavés, Ni âge d’or, ni an mille, ni bonheur ni péril
Et pourtant, il y a par delà le mur, Des prés en fleurs et des ramures, Des enfants qui rient aux fenêtres, Des déjeuners sur l’herbe peut-être
Par delà le mur, il y a des robes qui volent Il y a l’azur, et il y a des jeux frivoles. Des jeux d’enfance, pleins d’innocence Un lac immense, d’un bleu si dense, De longs silences, la barque danse, Nos mains s’avancent, tentant leur chance, Douce souffrance, grandes vacances.
Je n’ai jamais quitté, les rues de la cité, Et luit le bel été sur l’asphalte infertile Et j’ai pour naviguer, le flot bien endigué, De ces gens fatigués, coulant vers leur asile. Mes deux yeux attachés, à l’horizon bouché Comme sans trébucher, je vais le long du haut mur de la ville.