Le vent s'engouffre dans ma valise Et sur ma route il y a des trous. J'ai vu tant de rues, j'ai vu tant d'églises, Mais les plus belles étaient chez nous. Mon village est loin, à l'autre bout du monde, Et ma maison n'est plus qu'une chanson. Comme la neige, mes rêves fondent... Buvons, mes frères, les vagabonds.
Des Caraïbes aux Philippines, J'ai traîné ma carcasse un peu partout, Mais les chemins qui mènent à nos collines Avaient des pierres douces à mes pieds nus... Mes camarades à l'autre bout du monde, C'est bien justice, mort t'oublier. Je leur adresse une colombe, Buvons, mes frères, à leur santé.
Le vent s'engouffre dans ma valise, Pourtant la chance est souvent venue. Elle est bien brave, quoi qu'on en dise, Mais il ne faut pas trop dormir dessus... La pauvre terre manque parfois de charme, Mais l'herbe est douce... Oh, malheureux, Pas de discours et plus de larmes, Venez, mes frères, nous dire adieu.
(inedit) Traditionnel, arrangement: Pierre Delanoë et Joe Dassin