Dors ma ville aux pluies d'automne, Odeurs de craie qu'enfant griffonne, Trottoirs mouillés, les marronniers, bonsoir! Dors, ma nuit au goût amer, de ces étés des bords de mer, Parents couchés, rêves éveillés, bonsoir! Tous mes souvenirs s'enfument, aux trente bougies qui s'allument, Je soufflerai, j'arrêterai, plus tard! Tous mes souvenirs s'écartent, un peu semblables au jeu de cartes, Aux mains... du joueur, quand il n'y aura plus de donne, Même s'il y a maldonne! Au café des certitudes, aux vieux flippers de l'habitude, Aux jeux gratuits, des loteries, bonsoir! À l'idole qui finit mal, avec Blondie, dans un journal, Maîtres à penser, maîtres à chanter, bonsoir! C'est le temps de plus d'excuse, au vieil écolier qui s'amuse, Ce qui n'est pas, ne sera pas, plus tard! Dans l'emploi du temps qui reste, y a plus de nuits, y a plus de siestes, Y a plus... de cafard, ceux qui regardent en arrière, Ne voient que de la poussière! Oh! Ma ville aux pluies d'automne, un jour, si ton parfum m'étonne, Cheveux mouillés, Gorge serrée, du soir! Promets-moi de faire silence, avec mes souvenirs d'enfance, J'ai eu trente ans, je suis content, bonsoir!