Je me souviens d'un coin de rue Aujourd'hui disparu. Mon enfance jouait par là. Je me souviens de cela. Il y avait une palissade, Un taillis d'embuscades. Les voyous de mon quartier Venaient s'y batailler.
A présent, il y a un café, Un comptoir tout neuf qui fait de l'effet, Une fleuriste qui vend ses fleurs aux amants Et même aux enterrements.
Je me souviens d'un coin de rue Aujourd'hui disparu. Je me souviens d'un triste soir Où, le coeur sans espoir, Je pleurais en attendant Un amour de quinze ans, Un amour qui fut perdu Juste à ce coin de rue
Et depuis, j'ai beaucoup voyagé, Trop souvent en pays étrangers. Mondes neufs, constructions et démolitions, Vous me donnez des visions.
Je crois voir mon coin de rue Et, soudain apparus, Je retrouve ma palissade, Mes copains, mes glissades, Mes deux sous de muguet de printemps, Mes quinze ans... mes vingt ans, Tout ce qui fut et qui n'est plus, Tout mon vieux coin de rue.