Issu des quartiers meurtriers, là où le meurtre y est trop fréquent, La vie d'you-voi et ses conséquences, je raconte Les trips du ghetto, ses ambiances louches. Quand sonne le fusil à pompe, tout le monde se couche. Pas un voyou qui fasse long feu; t'es prévenu. A peine tu viens d'ouvrir les yeux que t'es détenu. La mort ou la prison - t'as que deux issues. L'histoire se répète et tu crois être le plus vicieux. Tu veux grimper par n'importe quel procédé; T'es donc sujet à de judiciaires procédures. La rue te guette, mec, les flics aussi. T'as peut-être déjà vendu une barrette à un vil-ci. Entre les traîtres et les balances, tu te balances Comme sur un fil; Ta carrière peut prendre fin sur un coup de fil d'une balance. Un mec se tient mal et ils le passent à tab'. Et ton numéro d'écrou remplace celui de ton portable. Là, tu connais l'envers du décor, La prison et son univers hardcore. Faut que t'assumes, même si son atmosphère t'asphyxie. Le juge t'allume et fait bé-ton ton sursis. Affaibli, malgré ton moral d'acier, Leurs barreaux, tu souhaiterais pouvoir les scier. Maintenant que la parole devient l'encre, Tu te rends compte qu'il y a peu de gens pour qui tu comptes. Peu de courriers et encore moins de mandats. Qu'est-ce que tu crois ? "Pour survivre, t'es pas assisté." Ta mère n'a que ses yeux pour pleurer, Le coeur serré tant que son fils est incarcéré, Ebranlée par sa douloureuse conviction Qu'elle a échoué, manqué à ton éducation. Et dès que t'es sorti, ça y est, t'es reparti. "Puis t'es reparti dès que t'es sorti." Les plus jeunes te prennent pour modèle. Ils comptent sur toi pour que tu leur fasses prendre de l'oseille. Ça t'arranges vu que t' as les flics sur les reins. Tu n'hésites pas : les mômes, tu les fous sur le terrain. Tu veux pour eux ce que tu ne voudrais pas pour ton fils, Et ta morale ne l'emporte pas sur ton vice. Te remettre en question ? pour toi, pas question. Tu te fous du monde, des flics et de leurs questions. Tu te méfies de tout, même des sourires. Tu sais qu'en prison beaucoup voudraient te voir pourrir, D'autres te voir mourir après t'avoir fait courir. Pour parvenir à cela, ils seraient même prêts à te nourrir. Là où les ennemis et les amis se confondent, Peux-tu dire qui sur ton sort viendra se morfondre ? Les gens t'aiment, tant que t'es rentable. T'es réputé, mais peu fréquentable. T'étouffes car la vie que tu mènes t'étrangle. Tu deviens ouf; tu connais la loi du boomerang. T'es dans l'attente de celui qui ne frappe pas, mais entre On dit que tu pèses, pourtant tu vis la peur au ventre. Pas étonnant : y a pas que les flics que t'as sur le dos. Peux-tu dénombrer le nombre de types qui voudraient ta peau ? T'as vu ? tes ennemis, t'es incapable de les dissocier de tes amis Car en fait t'as pas d'amis, juste des associés. T'es entouré de gens et rarement seul, Mais surprenant la façon dont tu te sens seul. Ton histoire est triste, mais malheureusement t'es pas le seul Ni le dernier, que l'argent va mener à son cercueil. Car dans ce milieu tu fais rapidement des jaloux, Des mecs qui te voient debout et souhaiteraient te mettre à genoux. Ainsi peu probable que tu puisses avoir une fin heureuse. Tu peux compter les jours en attendant qu'une balle te creuse. Avoue que le quartier t'a eu Et que comme à l'intérieur