T'es pas né dans la rue, t'es pas né dans l'ruisseau, pas un enfant perdu, pas un enfant d'salaud vu qu't'es né dans ma tête et qu'tu vis dans ma peau, j'ai construit ta planete au fond de mon cerveau.
Depuis l'temps que j'te rêve, depuis l'temps que j't'invente, Ne pas te voir j'en crève, j'te sens dans mon ventre. Le jour où tu t'ramènes, j'arrête de boire promis, Au moins touteun'semaine, ce s'ra dur, mais tant pis.
Qu'tu sois fils de princesse ou qu'tu sois fils de rien, tu s'ras fils de tendresse, tu s'ras pas orphelin. Mais j'connais pas ta mère et je la cherche en vain, je connais qu'la misère et tout seul sur le chemin.
Dans un coin de ma tête y'a déjà ton trousseau : un jean une mobylette, une paire de Santiago. T'iras pas à l'école, j't'apprendrai des gros mots, on jouera au football, on ira au bistrot.
Tu t'lav'ras pas les pognes avant d'venir à table, et tu m'traitera d'ivrogne quand j'piquerai ton cartable, J't'apprendrai mes chansons, tu les trouveras débiles, t'auras p't'être bien raison mais j's'rai vexé quand même.
Allez, viens, mon Pierrot, tu s'ras l'chef de ma bande j'te r'filerai mon couteau, j't'apprendrai la truande. Allez, viens, mon copain, j't'ai trouvé une maman, tous les trois, ça s'ra bien. Allez, viens, je t'attends.