L’automne s’éparpille parmi les feuilles qui s’ébouriffent. Les trottoirs de ma ville se maquillent de cernes et puis y’a toi... Toi, des valoches pendues aux yeux comme des mioches accrochés à leurs jeux. T’aurais préféré qu’il t’amoche pour de bon. Plutôt que traîner tes poches dans cette vieille prison.
L’automne s’égosille, les feuilles sont mortes depuis longtemps. Les trottoirs de ma ville sont pas plus petits juste plus gris. Toi, le cinoche des mecs paumés qui accro- chent leurs vies à un comptoir, tu t’en foutais... Et tu n’avais que vingt ans et cent ans devant toi. C’est cent ans de souffrance maintenant, la sentence au visage.
Cette vieille maison d’arrêt ne se privera jamais. C’est pas avec ton cran d’arrêt que t’aurais dû riposter. Cette vieille maison d’arrêt finira par te crever. Et t’as plus de cran d’arrêt pour pouvoir t’évader.
L’automne agonise, des feuilles, il ne reste que la tige. Les trottoirs de ma ville dérobent le pas des gens pressés. Toi, tu tournais en rond entre tes murs, entre tes rêves. Tu te cognes la tête pour être sûr.
Allez pleure mon ami, je boirai toutes tes larmes. Ne laisse toute cette hargne tout au fond de ton coeur. Allez pleure mon frangin, t’as toujours un copain. Regarde ton chagrin envahir mes mains, quad je chante cette chanson à laquelle je comprends rien. Je comprends pas que c’est la fin, que je te verrai pas demain. Allez pleure mon ami, moi je pleure aussi...
L’hiver cette année, posera au creux de notre oreille, son doux baiser gercé, privé de postillons de neige. Toi, tu brises le verglas aux reflets souriants et les miroirs tu trouves ça chiant. Moi, j’aurais préféré qu’il ne t’approche jamais ce furibond, plutôt que traîner mes croches sur cette chanson.
Cette vieille maison d’arrêt a bien trop de prisonniers. C’est pas ton cran d’arrêt qui a commencé. Cette vieille maison d’arrêt finira par te crever, et t’as plus de cran d’arrêt pour pouvoir t’évader.