Maintenant, elle est sous la neige, dit Thierry. La nuit est noire. On ne va pas la retrouver. Revenons demain matin ! ‐ Je ne vais pas laisser ma montre toute la nuit dans la neige ! J'ai une idée, dit Elsa. Un professeur de ski a un chien de montagne. Avec ce chien, il retrouve les gens dans les avalanches ... ‐ Il les retrouve morts ou vivants ? » demande Rémi. Rémi fait des blagues bizarres parfois . « Ton professeur, demande Thierry, il habite loin d'ici ? ‐ Un kilomètre par la montagne. Mais, c'est un peu dangereux, la nuit... » Que faire ? Le professeur ne va peut‐être pas vouloir s'occuper d'une montre. Et puis aller chez lui et revenir au collège, ça va prendre du temps. À quelle heure est‐ce qu'ils vont dormir avec cette histoire ? Mais est‐ce qu'ils ont envie de dormir ? Ils entrent dans la forêt . Heureusement qu'Elsa connaît bien la montagne. On ne voit pas le chemin4 . Il fait très noir et il y a de la neige partout ‐ beaucoup de neige et de grands arbres tous pareils. Zoé et les autres marchent derrière Elsa. Ils ne savent plus où ils sont. Ils ont un peu peur. Dans le ciel, on voit la lune, toute ronde, toute blanche, et on entend des animaux qu'on ne voit pas. Et puis soudain, devant eux, il n'y a plus d'arbres. Ils sont devant une sorte de couloir, un peu comme une piste de ski. Ce n'est pas très large, cinquante ou cent mètres, difficile à dire dans la nuit, mais c'est très long... « Pourquoi est‐ce qu'il n'y a plus d'arbres ici ? demande Zoé d'une petite voix. ‐ C'est un couloir1 d'avalanche, explique Elsa. C'est un endroit2 très dangereux. Il y a parfois des accidents. Des accidents graves. ‐ Qu'est‐ce qu'on fait ? ‐ On y va. Ne parlez pas et marchez doucement... » Doucement? Comment marcher doucement dans un couloir d'avalanche ? Plus personne ne parle. Même Rémi ne dit rien. En deux minutes, ils sont de l'autre côté de la zone dangereuse , au milieu des grands arbres. Ouf ! Ce passage est vraiment horrible. Ils comprennent que dans une montagne, il ne faut pas avoir peur des arbres. Il faut avoir peur quand il n'y a plus d'arbres, parce que c'est la neige qui est dangereuse; les arbres sont là où il n'y a pas de danger.