Cet air yiddish si doux si lancinant Je l'ai joué sur mon violon d'enfant La mélodie qui a fait pleurer mes parents Parle d'exil, de la vie d'émigrant Il a suivi dans leur triste voyage Tous ceux chassés de pogroms en villages Qui s'enfuyaient de Varsovie, de Berlin, de Russie Pour venir vivre libre à Paris. On a tué devant le Sans-Souci L'indifférence a remplacé les cris Dans l'abondance et dans l'oubli Tout recommence. Ce très vieil air, si doux si lancinant,
Je l'ai joué sur mon violon d'enfant
La mélodie qui a fait pleurer mes parents
Parle d'exil, de vie d'émigrant
J'ai devant moi, Elsa, ton beau visage
Qui fredonnait pour un dernier voyage
Ce vieil air plein de nostalgie, de larmes, de regrets