[Couplet 1 – Philippe] Comment j'écris ? Avec un stylo, une feuille La sono distille son bruit, un putain d’son avec lequel j’veux rester seul Et dans un style réfléchi c'est pas le genre de rap qu'ils veulent Un rince gueule qui t'arrache, une tâche dans ton paysage musical Qui écorche les oreilles de tes patriarches Parce que j'écris et qu’ça reste Je conteste le fait que nos ancêtres n'aient pas écrit leurs propres textes Parce qu'on y a cru, et leurs écrits influent Vu que les seuls témoignages sont ces feuilles couleur écru Y a des pages et des pages qui s’bousculent, un vrai potage Y a du vrai, y a du faux et tout un tas d’calculs Tout c’qu'on sait est peut-être fictif Vu qu'on tend à nous laisser dans l'approximatif Un trou dans mon histoire, un flou dans ma mémoire Et dans les bouquins toujours les mêmes couverts de gloire Alors sur quoi on s’fonde ? Sur des trésors Sur des tombes pillées… Dire que chaque seconde passée nous endort Comment savoir qui a tort, qui a raison ? Vu qu’les discours changent comme les saisons Parce qu'ils l'ont dit et écrit, maintenant faut le faire Les soi-disant sectaires iront s’faire voir ailleurs En attendant l’meilleur Contredisant les ordres et les écrits des seigneurs Les soi-disant dans l'erreur
[Refrain] J’ bosse dur, j’rature du papier Si j’frôle la censure, c'est pour mieux être écouté, tu l’sais Les écrits restent, les mots s'envolent, je l’sais J'en fais un test et fous du lest dans mes paroles
[Couplet 2 – Philippe] Je bosse dur, je rature du papier Si j’frôle la censure, c'est pour mieux être écouté Et c'est sur la feuille blanche que je m'interroge Refoulant mes idées, belles et moches Il faut que j’me venge alors je fais couler l'encre T'as vu comment les soi-disant cancres Manient les mots pour combler là où ça manque ? Ici, c'est pas l’Fort Alamau, j'attaque fort et dans l’désordre Y a pas que moi, y'a toute la horde Alors on tombera pas dans l’panneau Dans l’piège tendu par leurs intellos D'abord, leurs promesses tombent à l'eau Et qui comme moi n'y croit plus depuis bien longtemps ? Avoir un toit sur la tête, c'est pas toujours évident Maintenant, j’veux la lumière sur leur noirceur Jette-moi la première pierre si tu penses que j’suis dans l'erreur La Rumeur reproduit le schéma, le flou, c'est pas du cinéma Comme les élections pour un septennat Et dans l'assistanat, aux questions qu'on s’pose Aux réflexions sous forme de prose, et à juste cause On s’posera sur instrus, on grattera la SECU Les allocs', et sans baisser son froc pour un statut C’est tout vu, comme dit Mourad on veut du rab Le pavillon, le cab' qui va avec Et en cette fin de siècle ramener haut et fort nos sales gueules de Métèque, ouais mec