[REFRAIN] Périphérie au centre Paris mon épicentre Paris-phérie au ventre Il se fait tard je me rentre
[COUPLET 1: Ekoué] J'ai déserté le quartier pour un centre-ville plutôt tranquille À trente-six ans et demi, qui me le reprochera ? Je sors mon staff le soir, ma brute épaisse Connu du voisinage qui se garde bien de me rendre la politesse Vapeurs de Havane sur le palier Les mocassins de tous mes marginaux foulent le vernis de mes escaliers Tellement bien là où je suis sensé ne pas être Parce que trop immigré il faut bien l'admetre Et trop fier de l'être C'est pas au tiers de ma vie que j'écrirai sous un pseudo Que je mettrai des chromes sur six mois à mon proprio Car j'aurai le cash pour fermer des bouches Je ferai toujours tache chez le français de souche
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[COUPLET 2: Hamé] Penché à l'aube sur les verrous de ma geôle J'ai craqué la clé, déjoué le code Un pas de plus et je m'envole La rue fourmille des mouchards à la solde Les sentinelles rodent, la gachette chaude Je passe une à une mes lignes en fraude Quitter le sous-sol pour le cul de la Joconde Un minimum sur lequel je me fonde Je viens des eaux moisies d'un zoo D'un paradis où on noie les enfants à la tombée de la nuit Mes plus belles années seront des pinces coupantes Des pieds de biche de brocante L'attirail de ferraille du voleur que je reste Qui embrasse Paris de tout ce qu'il empeste
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[COUPLET 3: Le Bavar] Toujours à la croisée des chemins Ici, je dormirai demain Je ne serai pas venu en vain, comme cette valise dans un coin Si bien que je ne suis jamais loin de leurs craintes Et puisqu'ils le désirent De leurs peurs je suis l'empreinte Je suis la mauvaise teinte Qu'on ne contera jamais parmi les rangs Voilà pourquoi je ne demande pas, je prends De gré, de force, je rentre, aucun second degré Dans cette bile qui me bouffe le ventre J'entre dans les artères de cette capitale poudreuse Comme une putain de shooteuse Toujours prêt à faire des ravages Gardez-moi des voies de garage