La rime ne soigne pas, les miennes ont des cernes Elle traîne en fumant à l'heure où le bars ferment Vident leurs bouteilles, pisse sur mon sommeil Vieilles peaux décaties que presque rien n'égaye Je leurs dois mes plus fiers, début d'ulcère Et des colliers d'heures mortes à mon calendrier lunaire Des insomnies belles comme des fonds de cratères si tu Préfères, coléoptères à fleur de nerfs Elles rampent, aboient, cassent du verre Au creux de mon crâne dans un coin sans lumière, XXX Et tâche d'y prendre goût, cuites et recuites à chaque nuit Que Paris écrit, elles font le mur et courent seules dehors Boulevard, avenue, rue, impasse des carnivores Vadrouillent sans but en attendant l'aurore Leurs solitudes bavées dans le cul d'une ville qui dort En vase clos, au paradis des corbeaux Où les matricules poussent comme une seconde peau Me disent-elles coco !! En desserrant les crocs
[Refrain] x2 La mine un peu défaite, sur le pavé qui s'y prête Je sors promener et faire pisser mon chien dans la tête Ce chien dans ma tête
Le premier homme hagard que tu croiseras ce soir Et qui te diras d'aller te faire voir, c'est moi La bonne vieille couleuvre qui essaie de faire peau neuve En remontant le fleuve C'est moi et encore moi là-bas Du mauvais côte nocturne, truqué comme une urne Plein comme mes burnes King Kong accroché à l'anneau de saturne Prodigieux ce qu'on pond A la discrétion des néons Plus les lampes torches m'encombrent Et plus, j'épouse l'ombre En quête de quelques mètre carrés Où je pourrais écrire en paix Quelques mètres carrés ou je pourrais me débarrasser De mes erreurs passées, de mes aigreurs tassées De mes fautes ressassées et balancer le sac Comme on jette un cadavre au milieu du lac
La mine un peu défaite, sur le pavé qui s'y prête Je sors promener et faire pisser mon chien dans la tête Et j'tête la belle étoile à pleine main comme une belle paire de seins Avec l'espoir qu'au delà du charabia, la rime me soignera