J'ai jamais crevé de faim, rarement eu le ventre vide, rentre vite La nuit passée, y a plus que des bourrés et des putains dans le centre-ville Des petites mineures qui font le trottoir Des adultes responsables qui se mêlent au ballet nocturne des alcooliques notoires La vie nous lapide, j'le ressens à chaque coup de pierre Rien nous abrite, elle nous fait errer comme des chats de gouttière Aux quatre coins du globe, ça se bat pour un bout de terre Les clochards par terre diront même qu'la vie a comme pris un goût de bière L'humain n'est rien, il n'est rien s'il ne possède pas de biens Je prie pour les vôtres, dans les vôtres, y a peut-être un des miens Au milieu des non-dits, c'est nos rêves qu'on brûle On fonce la tête dans le mur si tout le monde continue à s'regarder le nombril On se pardonne tout, on se pardonne tout, en fait on n'oublie rien Y a de l'information partout, en fait, on nous dit rien J't'apprends rien que tu ne sais pas du haut de mes 23 ans Plein de sang, tu ne sers à rien si t'as plus la force de mettre un plein d'essence On n'a rien fait, les plus grand des voyous sont au gouvernement Ca va changer, on est toute une bande de mauvais garnements On fait des erreurs, on s'en rend compte en grandissant On veut tous des trophées, on croit qu'on devient quelqu'un en les brandissant On sert à rien, à rien à part à leur filer des votes Priez pour les miens, dans les miens, y a sûrement un des vôtres Hier, l'homme était au charbon, sa femme aux fourneaux Désormais l'homme fait dans la drogue et sa femme fait dans le porno Et j'gagne pas grand chose à t'raconter tout ça J'médite juste sur la vie, ses bons côtés et ses côtés tout sales Le cerveau coincé entre le ciel et ma piaule Pour faire mon trou, mon crew, mes sous, j'ai plus que ma pelle et ma pioche Ils nous prennent pour des petits cons, on est nés, on était seniors J'crois même qu'en chacun de nous y a un seigneur qui s'ignore On est tous beaucoup trop sournois, je te le dit cash entre adulte, Prends pas exemple sur nous, entre deux dédicaces on s'insulte Au lieu d'être acteurs, on est des spectateurs, le cul sur nos chaises C'est un débat sans fin, d'ailleurs j'étais partie pour un 16 Quand la réalité est dure à accepter, bah t'ironises On a pas mis fin à la tyrannie mais c'n'est que partie remise Dis-leur qu'on s'lève tôt le matin, chez moi, y a pas de tire-au-flanc S'ils veulent la guerre, ils auront la guerre, on est prêts à partir au front J'noircis la feuille chaque soir et des potes qui trouvent ça funky On s'laisse enfermer dans des cases ou... on finit junkie La semaine on porte nos peines assez lourdement Dès lundi, on attend samedi pour s'en mettre plein la gueule comme si c'était le jour de l'an Comprends que c'est à notre défaite qu'on trinque, contents On monte dans des wagons sans être sûr qu'c'est le bon train qu'on prends J'ai l'impression que l'espoir s'est jeté du haut d'un H.L.M Il nous reste quoi s'ils nous laissent croire qu'on est plus rien sans lâcher l'herbe TF1 enferme les gens comme des rats de laboratoires Et quand aimer ne suffit plus, on rêve de faire l'amour à trois Donc je prie pour ceux partis, je prie pour ceux qu'arrivent Je refuse de croire qu'on a perdu d'avance, mais je crois qu'c'est le tarif Les jours défilent, certains des nôtres ont pris un virage religieux On fait des mioches, d'autres m'écoutent sans doute accoudés à un nuage J'sais qu'on vit tous avec nos démons et nos regrets J'regrette qu'on parte tous avec nos mensonges et nos secrets Parce que le temps qui passe nous rit au nez pendant que les braves militent J'regrette de n'avoir pu le figer, ne serait-ce que quatre minutes.