(l’Espagnol)
Souffrez beaux yeux pleins de cbarmes
Qui me consommez le cœur
Que mes soupirs & mes larmes
Fléchissent votre rigueur.
Ce front couronné de gloire
Connu dans la cour des Roys :
Quoy ? N’avez-vous point mémoire
De l'avoir vu autrefois?
Moy qui suant sous les armes
Ay triomphé en tous lieux,
Invincible en tant d'alarmes,
Je suis vaincu par vos yeux.
(La Française)
Espagnol je te supplie
Laisse-moi vivre en repos:
Tes yeux pleurent de la suie,
Tes soupirs sentent les aulx.
Ouy, j’ai vu votre visage,
Il me souvient qu'à Paris
Vous sentiez plus le fourmage
Que le musc et l'ambre gris .
A pauvre Seignor "don cancre",
C'est plustot le désespoir
Qui vous fit suer de l'encre:
Car vostre linge est bien noir.
(l'Espagnol)
Donc pour toute récompense,
Et prix de mon amitié,
je vivray sans espérance
Et vous vivrez sans pitié.
La France qui me possède,
Dont tout le monde est jaloux :
Beaux yeux à qui le jour cède,
Ne me retient que pour vous.
Si vous rendez moins amère
La douleur dont je me plains,
L'Espagne qui me révère,
Vous en baisera les mains.
(La Française)
Votre amitié sans seconde,
Ressemblera le Soleil,
Qui fait tout le tour du monde
Sans rencontrer son pareil.
A voir vostre contenance,
Ce qui vous tient au collet
Vous a fait venir en France
Sans finance, et sans valés.
Le remède qu'on ordonne
Au mal qui vous fait mourir,
Ce n 'est pas moy qui le donne,
C’est au Roy de vous guérir.
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