Traînant ma carcasse au milieu d'une prairie, l'herbe cotonneuse glisse entre mes orteils. J'aimerais y voir clair mais demeure étourdi par l'assaut aérien d'un escadron d'abeilles. J'ai déjà les couleurs malgré qu'il fasse nuit, et cette épaisse pluie a goût de caramel. Mortelle errance sur cette plaine infinie! Pas d'issue mais au loin: cette lueur m'appelle...
Soudain ma vue revient, je vois ce qui m'attend, quand vient se joindre un son à la brillante force: D'une armée de fauves conduite par un gosse gémit une tigresse excitée par le vent. Ce troupeau déferlant, aux iris éclatants, dévaste sous son pas par mille feux féroces! Il souffle mes habits, décolle les écorces, galope autour de moi en défiant le temps.
Encerclé par ces bêtes éructant des sulfures, je révère l'enfant qui ricane haut et fort, d'une langue féline accepte un baiser pur, qui m'invite à grimper dans le carrosse en or. Le cortège manœuvre et trace à vive allure, d'un battement de cil nous sommes à bon port. «Ma reine aime ta voix au bord de la rupture» susurre le gaillard dont s'efface le corps...
Soudain les portes s'ouvrent et s'échappe un nuage qui me pousse à l'orgasme en caressant mes flancs. De sa truffe humide me hâte un gros chat blanc jusque devant la reine aux pupilles sauvages: «Tes chants secouent mes murs, causant de grands dommages, en légat général je te voudrais pourtant... pour instaurer chez toi un régime puissant qui répandrait mon art d'un brûlant nettoyage.»
Encerclé par ces bêtes éructant des sulfures, je révère l'enfant qui ricane haut et fort, d'une langue féline accepte un baiser pur, qui m'invite à grimper dans le carrosse en or. Le cortège manœuvre et trace à vive allure, d'un battement de cil nous sommes à bon port. «Ma reine aime ta voix au bord de la rupture» susurre le gaillard dont s'efface le corps...
Quelques années plus tard la foule est devant moi les rues sont dévastées, j'admire le brasier. Surplombé d'un ciel rouge, à mon tour de parier sur un peuple de fauves en leur montrant la voie. Siégeant à mes côtés: mes frères d'autrefois, et mes trois nymphomanes à peine libérées. Quand à la jeune reine errant dans mes pensées Fut-elle réelle ou non, j'appliquerai sa loi.