J’habite en plein cœur de Paris Au bord du Canal Saint-Martin Un rez-de-chaussée quai de Valmy Sans balcon ni petit jardin
C’est pas la mer malgré les mouettes La Pointe du Raz sans les embruns Faut savoir faire des sacrifices Quand on veut rester parisien
Douze mois par an j’suis au grand air Au bord du Canal Saint-Martin Je regarde passer les amants Et les pigeons main dans la main
De la fenêtre de ma chambre J’compte les touristes sur les bateaux J’oublie une heure que j’vis autant Au bord du gouffre qu’au bord de l’eau
Moi j’aimerais bien pouvoir me battre En Espagne contre des moulins Pourvu que je sois Don Quichotte Pourvu qu’il y ait des moulins Sous un soleil qui vaut de l’or Avec la mer qui campe au loin Poussant ses vagues au creux d’un port Très loin du Canal Saint-Martin
J’ai une jolie tente en plastique Au bord du Canal Saint-Martin Plantée sur des pavés sans plages Avec un campeur pour voisin
J’aurais peut-être pu faire flic Je suis pas chômeur à ce point En tout cas pas homme politique J’aurais peur de blesser quelqu’un
Je suis parfois illusionniste Une espèce de magicien Lorsque en hiver il fait trop froid Je souffle doucement sur mes mains
Dans la fumée, des caméras Les journalistes du Parisien D’la poudre aux yeux pour pas finir Au fond du Canal Saint-Martin
Moi j’aimerais bien pouvoir me battre En Espagne contre des moulins Pourvu que je sois Don Quichotte Pourvu qu’il y ait des moulins Sous un soleil qui vaut de l’or Avec la mer qui campe au loin Poussant ses vagues au creux d’un port
Très loin du Canal Saint-Martin
J’habite en plein cœur de Paris Au bord du Canal Saint-Martin Un rez-de-chaussée quai de Valmy Sans balcon ni petit jardin…