Javert Je ne marche pas, la vertu d'un fonctionnaire Ne sera pas prise au piège de la vertu d'un forçat Il n'y a que deux vérités, l'homme est soit bon, soit mauvais Mais, lui, qu'est-il, bon ou mauvais, faux ou vrai ? Comme si le bien pouvait se servir du mal Pour faire douter un juste et pour torturer son âme Je ne veux pas la proie du doute Cet accident ne peut dévier ma route Il n'y a que deux sortes d'homme et pas d'autre Une pour subir et une autre pour sévir Noir ou blanc, dehors la loi ou dedans Noir ou blanc, c'est Javert ou Valjean
Pourquoi ai-je permis à cet homme De me laisser vivre après lui ? Sa voix bat comme un métronome En moi, dit-il vrai ou a-t-il menti ? J'avais le droit d'être tué et d'exiger Qu'on me fusille de force sur l'heure Pour ne pas voir Satan vainqueur
Le pardon pour la haine Malfaiteur bienfaisant C'est ainsi qu'on gangrène L'État et ces agents Être de granit et douter Être chien de garde et lécher Être de glace et se voir fondre Être le rempart au feu qui s'effondre
Je cherche et ne retrouve plus Qu'étais-je donc ? Que suis-je encore et quel démon Se joue de moi à mon insu ?
Je lâche prise, je me noie Tout à coup comme il fait froid Quand je regarde vers le fond Je ne vois que tourbillons Je préfère quitter ce monde Qui tolère les Valjean Et où Javert volerait Le pain du gouvernement