Mon pauvre chevalier! Oui, c'est lui que j'aime ! Et pourtant, j'hesite aujourd'hui.
Non, non !... Je ne suis plus digne de lui ! J'entends cette voix qui m'entraine contre ma volantè: Manon, Manon, tu seras reine...
Reine... par la beautè ! Je ne suis que faiblesse et que fragilitè...
Ah! malgrè moi je sens couler mes larmes... Devant ces rêves effacès, l'avenir aura-t-il les charmes de ces beaux jours dèjά passès?
(peu a peu elle s'est approchee de la table toute servie.)
Adieu, notre petit table, qui nous rèunit si souvent! Adieu, adieu, notre petite table, si grande pour nous cependant ! On tient, c'est inimaginable... Si peu de place... en se serrant...
Adieu, notre petite table! Un même verre ètait le notre, chacun de nous, quand il buvait y cherchait les lèvres de l'autre... Ah! pauvre ami, comme il m'aimait ! Adieu, notre petite table, adieu!