Elle n'était pas ma voisine, elle vivait dans les collines Là-haut, rue des Aubépines Je n'étais pas fier-à-bras et chez nous il faisait froid En bas, rue des Acacias
On se croisait de temps en temps alors, on marchait dans les champs Au milieu des fleurs du printemps qui chassent au loin tous les tourments Je l'aimais tant, je l'aimais tant, je l'aimais tant
Elle rêvait d'Anna Karénine et de robes à crinoline Là-haut, rue des Aubépines Je n'étais pas sûr de moi, Dieu, que j'étais maladroit En bas, rue des Acacias
Les années passaient doucement, on se regardait gentiment Mais la neige et le mauvais vent chassent au loin les rêves d'enfants On s'aimait tant, on s'aimait tant, on s'aimait tant
Elle s'est couchée dans le spleen d'un canapé bleu marine Là-haut, rue des Aubépines Moi, j'ai pleuré plus que moi, glacé de peine et d'effroi En bas, rue des Acacias
Elle avait peut-être vingt ans, je m'en souviens de temps en temps Mais jamais ne revient le temps qui chasse au loin tout, tout l'temps Je l'aimais tant, je l'aimais tant, je l'aimais tant
Elle n'était pas ma voisine, elle vivait dans les collines Là-haut, rue des Aubépines Je n'étais pas fier-à-bras et chez nous il faisait froid Rue des Acacias, rue des Acacias, rue des Acacias.