D'hier, je ne retiens pas grand-chose Que quelques papiers défraîchis Dans une boîte bleue que j'ose A peine tirer de l'oubli J'y avais décrit mes errances Des restes de faux paradis Au plus fort de l'adolescence Où je me croyais à l'abri
Depuis des lunes, je traîne Et je brise des chaînes Entre l'aube et la nuit Et, une à une, mes veines Ont usé des semaines Pour renaître à la vie
Je voulais être un homme juste De cœur et de corps, rien de moins Mais je n'étais qu'un être rustre Un égaré de grands chemins Entre mes doutes et ma déroute Parmi humbles et malandrins Je l'espérais, coûte que coûte Mon parallèle féminin
Puis il est apparu très vite Dans mon paysage en bataille Et, entre elle et moi, tout de suite S'est mis à forcer les murailles Moi, le filou, le malhabile Elle sait parler à mon cœur Devant les sentiments hostiles Elle sait le faire battre en douceur
Depuis des lunes, je traîne Et je brise des chaînes Entre l'aube et la nuit Et, une à une, mes veines Ont usé des semaines Pour renaître à la vie
Et je brise des chaînes Entre grain et ivraie Et sur ses dunes, je sème A tous vents des rengaines Et de tendres secrets Et sous la Lune en bohème Sa main dans la mienne A la vie je renais