Je suis stâllé, emberlificoté, Tricoté un brin trop serré, Le tête baissée, les doigts croisés Je rêve encore de Coupe Stanley, Je suis frileux, pea soup, peureux, Je fuis devant les grands enjeux, J'vois pus clair dans mon propre jeu. J'me prends-tu vraiment au sérieux ?
Je suis grenouille de bénitier, Qui sort de l'ombre de mille clochers, Je suis scandale, Tout le monde en parle, Je suis Journal de Montréal, Je suis de morale malléable, Je suis payable en dessous de la table, Je suis de l'homme et de son péché Même si le monde a bien changé
L'enfer est rouge, le ciel est bleu Chacun pour soi et pis sauve-qui-peut J'ai perdu mon père, mon fils et mon esprit J'me dévire de bord Je doute encore.
Chus pris, je spinne dans mon banc de neige, Je suis de ponts qui s'désagrègent J'crois aux mirages pis aux sondages Des fois, je regarde rien que les images C'est vrai, je chiale plus que j'milite J'ai p't'être les élus que j'mérite Capable du meilleur comme du pire Au loin ne vois-je rien venir ?
Je suis crédule, je suis pendule Oui, non, j'avance autant qu'je recule Je suis punaise, je suis Hercule J'me contente d'un match nul Je suis pirouette, je suis girouette Des fois, je sais pus trop où me mettre Perdu, j'sais pus où je suis rendu J'ai l'impression que j'me suis pus
Personne à gauche et pis rien à drette Chacun pour soi et pis paye tes dettes Je cherche d'est en ouest pour ne pas perdre le nord J'me dévire de bord J'espère encore
Laisser ses oeillères au vestiaire Métisser ses épices dans la grande soupière Pays forêt, pays rivière Garder l'esprit et l'oeil ouverts Passer du gris à l'arc-en-ciel Sortir du nid, ouvrir ses ailes Secouer la paresse d'un pays promesses Et repriser ses rêves avec du fil de sagesse
Une maille à l'endroit, une maille à l'envers Un pour tous dans la même galère Je te prête ma lune, ma plume et tous mes mots J'me dévire de bord J'y touche encore !