Ma vie n’est qu’un instant, une heure passagère, Ma vie n’est qu’un seul jour qui m’échappe et qui fuit Tu le sais, ô mon Dieu, pour t’aimer sur la terre, Je n’ai rien qu’aujourd’hui !
Que m’importe, Seigneur, si l’avenir est sombre ? Te prier pour demain, oh ! non, je ne le puis … Conserve mon cœur pur, couvre-moi de ton ombre Rien que pour aujourd’hui !
Si je songe à demain, je crains mon inconstance, Je sens naître en mon cœur la tristesse et l’ennui ; Mais je veux bien, mon Dieu, l’épreuve, la souffrance Rien que pour aujourd’hui !
Je dois te voir bientôt sur la rive éternelle, O Pilote divin, dont la main me conduit ! Sur les flots orageux guide en paix ma nacelle, Rien que pour aujourd’hui !
Ah ! laisse-moi, Seigneur, me cacher en ta Face ; Là je n’entendrai plus du monde le vain bruit. Donne-moi ton amour, conserve-moi ta grâce Rien que pour aujourd’hui !
Je volerai bientôt pour dire ses louanges, Quand le jour sans couchant sur mon âme aura lui Alors je chanterai sur la lyre des anges L’éternel aujourd’hui !
Ma vie n’est qu’un instant, une heure passagère, Ma vie n’est qu’un seul jour qui m’échappe et qui fuit. Tu le sais, ô mon Dieu, pour t’aimer sur la terre, Je n’ai rien qu’aujourd’hui !
Texte tiré de la version originale du poème « Mon chant d’aujourd’hui » écrit par Thérèse le 1er juin 1894 pour la fête de Sacré Cœur Source : archives du Carmel de Lisieux : www.archives-carmel-lisieux.fr