Le vieux marin n'est plus, Et nul ne viendra le pleurer, Ni un ami, ni une femme seule, La vielle barque en bois, Comme une veuve est restée là Coucher sur le flanc dans le sable
La vieille ancre rouillé, Les avirons, le lourd filet, Seuls témoins des joies et des larmes, Autant des souvenirs De tous les jours qui dorment là, Dans le bois de la vieille barque
C'était avant que naisse le soleil Qu'ils allaient courir la mer tous les deux N'ayant que les nuages pour guider la voyage Et les étoiles dans les cieux Où sont les matins bleus Les grands oiseaux jouant avec eux À cache-cache au creux des vagues quand La barque et le marin regardaient naître ce matin À l'air où mouraient les étoiles
Le vieux marin n'est plus, La vieille barque est restée là Elle attend sans doute une vague Qui a l'heure l'emportera Pour lui faire faire ce jour-là À son tour un dernier voyage