J'ai pataugé dans les tranchées de septembre 14 Toujours en première ligne au-devant des assauts Revivons ensemble ma «Grande Guerre» Accomplie par des hommes, aujourd'hui des héros. Que la Légion d'Honneur récompense les braves Nous partîmes des milliers la fleur au canon
La nuit nous réveille parmi nos cauchemars Les cris d'horreur nous rappellent que c'est vrai Maintiens les sections hors du monde Avec la peur comme moyen de pression
Plus aucune illusion, là-bas c'est bien «la mort» Soldats! Chantez plus fort vos femmes pleurent déjà Blessé par balle, la souffrance m'accompagne Je ne ressens plus rien... que l'abandon et l'effroi.
La guerre dans la gueule, derrière les barbelés La Marseillaise s'est tue aux chants des tranchées
Qui se porte volontaire pour l'assaut final Mon Dieu que c'est horrible: les entrailles de la mort
Guerre des tranchées, grandiose tu rigoles, Absurdité de la vie.
Sous une pluie de balles arrivent les brancards Le poilu que j'ai soigné... est mort dans la journée Je vous en prie: «Épargnez-nous!». Seigneur nous frémissons «emmenez nous» avant. Une balle au «beau parleur» lui traverse la tête
D'un regard je mène une section au massacre Et porte la bravoure comme un panache Par quelle balle voulez-vous être tué? Coté boche, coté français? Par quelle balle voulez-vous être tué? Coté boche, coté français?
Une balle au «beau parleur» lui traverse la tête
Nos chants enthousiastes au mépris de la mort Toujours persuadé de notre utilité
Croyons pour supporter la vue des cadavres Se contorsionner au fond des tranchées
La mort couronne tout inutile héroïsme Là où les gamins tombent les premiers Vient patauger dans ta dernière bataille Avant d'avoir jamais compris pourquoi!
Coude à coude dans les tranchées de 14 Spectacle glacial où règne la pestilence Oui grand père, nous en tirerons une leçon Tes camarades ne sont pas morts en vain...