Il est des âmes sur la terre Qui cherchent en vain le bonheur Mais pour moi, c'est tout le contraire La joie se trouve dans mon cœur Cette joie n'est pas éphémère Je la possède sans retour Comme une rose printanière Elle me sourit chaque jour.
Vraiment je suis par trop heureuse, Je fais toujours ma volonté…. Pourrais-je n'être pas joyeuse Et ne pas montrer ma gaîté ?… Ma joie, c'est d'aimer la souffrance, Je souris en versant des pleurs J'accepte avec reconnaissance Les épines mêlées aux fleurs.
Lorsque le Ciel bleu devient sombre Et qu'il semble me délaisser, Ma joie, c'est de rester dans l'ombre De me cacher, de m’abaisser. Ma joie, c'est la Volonté Sainte De Jésus mon unique amour Ainsi je vis sans nulle crainte J'aime autant la nuit que le jour.
Ma joie, c'est de rester petite Aussi quand je tombe en chemin Je puis me relever bien vite Et Jésus me prend par la main Alors le comblant de caresses Je Lui dis qu'Il est tout pour moi Et je redouble de tendresses Lorsqu'Il se dérobe à ma foi.
Si parfois je verse des larmes Ma joie c'est de les bien cacher Oh ! que la souffrance a de charmes Quand de fleurs on sait la voiler Je veux bien souffrir sans le dire Pour que Jésus soit consolé Ma joie, c'est de le voir sourire Lorsque mon cœur est exilé….
«Longtemps encore je veux bien vivre Seigneur, si c'est là ton désir Dans le Ciel je voudrais te suivre Si cela te faisait plaisir. L'amour, ce feu de la Patrie Ne cesse de me consumer Que me fait la mort ou la vie? Mon seul bonheur, c'est de t’aimer! Mon seul bonheur, c'est de t’aimer!»
Texte tiré (i) de la version originale du poème « Ma joie! » écrit par Thérèse le 21 janvier 1897 et (ii) de la version du même poème publiée par le Carmel en 1912 dans « Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face - Histoire d’une âme écrite par elle-même, Lettres et poésies », sous le titre « Ma paix et ma joie » p. 406 Source : archives du Carmel de Lisieux : www.archives-carmel-lisieux.fr