Oh Pauvreté, mon premier sacrifice Jusqu'à la mort tu me suivras partout Car je le sais, pour courir dans la lice L'athlète doit se détacher de tout Goûtez, mondains, le remords et la peine Ces fruits amers de votre vanité. Joyeusement, moi je cueille en l’arène Les palmes de la Pauvreté.
L'ange orgueilleux au sein de la lumière S’est écrié : «Je n'obéirai pas!» Moi je m'écrie dans la nuit de la terre «Je veux toujours obéir ici-bas.» Je sens en moi naître une sainte audace De tout l'enfer je brave la fureur L'Obéissance est ma forte Cuirasse Et le Bouclier de mon cœur Si du Guerrier j'ai les armes puissantes Si je l’imite et lutte vaillamment Comme la Vierge aux grâces ravissantes Je veux aussi chanter en combattant
En souriant je brave la mitraille Et dans tes bras, ô mon Epoux Divin En chantant je mourrai, sur le champ de bataille Les Armes à la main !…
En souriant je brave la mitraille ô mon Epoux Divin Je mourrai, sur le champ de bataille Les Armes à la main!…
Texte tiré de la version originale du poème « Mes armes » écrit par Thérèse le 25 mars 1897 Source : archives du Carmel de Lisieux : www.archives-carmel-lisieux.fr