Rappelle-toi les divines tendresses Dont tu comblas les tout petits enfants Je veux aussi recevoir tes caresses. Ah! Donne-moi tes baisers ravissants! Pour jouir dans les cieux de ta douce présence Je saurai pratiquer les vertus de l'enfance Tu nous l'a dit souvent: "Le ciel est pour l’enfant…" Rappelle-toi. Rappelle-toi que sur d'autres rivages Les astres d'or et la lune d'argent Que je contemple en l'azur sans nuages Ont réjoui, charmé tes yeux d’Enfant. De ta petite main qui caressait Marie Tu soutenais le monde et lui donnais la vie. Que tes biens sont à moi; Mon Bien-Aimé, mon Roi, Rappelle-toi.. Rappelle-toi.. Rappelle-toi que dans la solitude Tu travaillais de tes divines mains Vivre oublié fut ta plus douce étude Tu rejetas le savoir des humains O Toi ! qui d'un seul mot pouvait charmer le monde Tu te plus à cacher ta sagesse profonde. Tu parus ignorant, O Seigneur Tout-Puissant! Rappelle-toi……. Rappelle-toi que je veux sur la terre Te consoler de l'oubli des pécheurs. Mon seul Amour, exauce ma prière Ah ! pour t’aimer, donne-moi mille cœurs Si tu t'endors aussi lorsque l'orage gronde, Je veux rester toujours en une paix profonde De mon désir brûlant Seigneur, à chaque instant Rappelle-toi. Rappelle-toi.. Rappelle-toi que souvent je soupire Après le jour du grand avènement Envoie bientôt l'ange qui doit nous dire: «Réveillez-vous il n'y a plus de temps» Alors rapidement je franchirai l’espace, Seigneur tout près de toi j'irai prendre ma place. Qu'au séjour Eternel Tu dois être mon Ciel Rappelle-toi !… Rappelle-toi.. Rappelle-toi.. Rappelle-toi..
Texte tiré (i) de la version originale du poème « Jésus, mon Bien-Aimé, rappelle-toi ! » écrit par Thérèse le 21 octobre 1895 et (ii) de la version du même poème publiée par le Carmel en 1912 dans « Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face - Histoire d’une âme écrite par elle-même, Lettres et poésies », p. 380 Source : archives du Carmel de Lisieux : www.archives-carmel-lisieux.fr