(A.T. Bourque - Michel Conte) Sur un poème de l’écrivain américain Longfellow (version 1847)
Les étoiles étaient dans le ciel Toi dans les bras de Gabriel Il faisait beau, c'était dimanche Les cloches allaient bientôt sonner Et tu allais te marier Dans ta première robe blanche
L’automne était bien commencé Les troupeaux étaient tous rentrés Et parties toutes les sarcelles Et le soir au son des violons Les filles et surtout les garçons T'auraient dit que tu étais belle
Évangéline, Évangéline
Mais les Anglais sont arrivés Dans l’église ils ont enfermé Tous les hommes de ton village Et les femmes ont dû passer Avec les enfants qui pleuraient Toute la nuit sur le rivage
Au matin ils ont embarqué Gabriel sur un grand voilier Sans un adieu, sans un sourire Et toute seule sur le quai Tu as essayé de prier Mais tu n’avais plus rien à dire
Évangéline, Évangéline
Alors pendant plus de vingt ans Tu as recherché ton amant À travers toute l’Amérique Dans les plaines et les vallons Chaque vent murmurait son nom Comme la plus jolie musique
Ainsi un dimanche matin Tu entendis dans le lointain Les carillons de ton village Soudain alors tu compris Que les épreuves étaient finies Ainsi que le très long voyage
Évangéline, Evangéline
Devant toi était étendu Sur un grabat un inconnu Un vieillard mourant de faiblesse Dans la lumière du matin Son visage sembla soudain Prendre les traits de sa jeunesse
Gabriel mourut dans tes bras Sur sa bouche tu déposas Un baiser long comme ta vie Il faut avoir beaucoup aimé Pour pouvoir encore trouver La force de dire merci
Il existe encore aujourd’hui Des gens qui vivent dans ton pays Et qui de ton nom se souviennent Car l’océan parle de toi Les vents du sud portent ta voix De la forêt jusqu’à la plaine
Ton nom c’est plus que l’Acadie Plus que l’espoir d’une patrie Ton nom dépasse les frontières Ton nom c’est le nom de tous ceux Qui malgré qu’ils soient malheureux Voient ton amour et qui espèrent