Si j'étais petite Colombe Papa sais-tu bien où j’irais ? Ton cœur serait mon nid, ma tombe Là je resterais à jamais.
Si j'étais petit rouge-gorge, Je resterais dans ton jardin De ta main le moindre grain d'orge Me deviendrait un vrai festin.
Et si j'étais petite étoile Je voudrais toujours être au soir A cette heure où le jour se voile Pour t'offrir un rayon d'espoir.
Longtemps à travers ta fenêtre Je brillerais de mille feux, Et ne voudrais point disparaître Sans te parler un peu des Cieux.
Mais je n'ai point d'aile qui brille Je ne suis point un Séraphin Je suis une petite fille Qu'on tient encore par la main.
Je suis une timide aurore Un modeste bouton de fleur Le rayon qui me fait éclore Cher petit Papa c'est ton cœur !
Je veux devenir sur la terre Ta joie, ta consolation Je veux t’imiter Petit Père, Toi si tendre si doux, si bon.
J'aurais bien autre chose à dire Mais il faut enfin s'arrêter Papa donne moi ton sourire Sur mon front dépose un baiser.
J'aurais bien autre chose à dire Mais il faut enfin s'arrêter Papa donne moi ton sourire Sur mon front dépose un baiser
Extrait d’un poème de Pauline, sœur de Thérèse, à leur père Louis Martin, retranscrit par Thérèse dans une lettre du 25 août 1885 à son père Source : archives du Carmel de Lisieux : www.archives-carmel-lisieux.fr