Émile jeune: Tout me fait peur, tout m’exalte J’ai peur de tout mais j’ai hâte De guérir et d’apprendre à survivre. Je touche à tout, je m’enivre Le suis le feu et le givre Mais je pleure quand un orage éclate. Je vis la nuit, je découche, J’ai les yeux faux et je louche Du côté des paradis perdus Quand j’ai trop peur ou trop bu J’écris des vers corrompus Qui font mal et qui pourtant me touchent. J’ai peur, j’ai peur de tout Je meurs, je meur de tout J’ai peur d’aimer, j’ai peur d’aimer J’ai peur d’aimer la vie! Je meurs, je meurs de tout J’ai peur, j’ai peur de tout Je meurs d’aimer, je meurs d’aimer, Je meurs d’aimer la vie!
Je suis masqué, je suis sourd Je suis aveugle et je cours Me jeter dans le gouffre qui gronde. Je suis noyé dans la ronde Des nuits, des heures, des secondes Et je crie en attendant le jour!
J’ai peur, j’ai peur de tout Je meurs, le meurs de tout! La vie, la joie, l’amour, la mort Le mal me font trembler! Je meurs, je meurs de tout J’ai peur, ja peur de tout! Voyez mon coeur coupé en deux Voyez ma vie brisée, en feu! Je meurs, je meurs de tout J’ai peur j’ai peur de tout! Mais je veux vivre, je veux écrire Je veux écrire ma peur!
Je veux braver mes démons Et les signer de mon nom En couleur et en lettres de feu Je veux crier des aveux Dans des poèmes joyeux Ou vibrants comme des coups de canon! Retrouver enfin Montréal, Ma chambre de la rue Laval! Ecrire! Ecrire! Ecrire! Ecrire! Être secoué, être saisi Par la poésie!