Tous ces mots qu'j'écris Pour pas mourir du trop de temps qui passe Parce que mal la nuit En voyant rétrécir peu à peu l'espace Où flottait ma vie Avant qu'elle rompe à tout jamais ses attaches Et m'échappe
Tous ces mots qu'j'écris Pour pas laisser le vide parler à ma place Parce que peur du bruit Que fait le cœur quand parfois il rate une marche Et que tout c'qu'on dit Dans ces cas-là fait croire aux autres Qu'on n'est fait que de glace
Tous ces mots qu'j'écris Comme si le verbe servait encore à grand-chose Aux heures où je crie Dans ces moments où je voudrais qu'on me pose Au creux de son lit Au fond des bras de celle qui s'en moque Qu'est plus là
Tous ces mots qu'j'écris Pour être encore vivant juste le temps d'une ligne Parce que trop d'oubli Pour pas vouloir laisser inscrit quelque signe Quelque graffiti Pour qu'un jour quelqu'un quelque part se souvienne Qu'on était
Tous ces mots qu'j'écris Pour pas que retombe à jamais le silence Aux heures où me fuit Ce peu de sommeil dont je crains la présence Parce que marre de lui Quand il m'étouffe dans ces instants Où tu n'es pas
Tous ces mots qu'j'écris Comme pour me mouvoir avant la fin du rêve Savoir que je vis Les tous derniers soubresauts avant la trêve Et qu'le peu qu'on dit Vaut quelquefois bien moins que tout le reste Qu'on garde enfoui