Pour cette drôle de barque qu’un jour nous avons prise Ne croyant plus qu’en nous et en nos lois habilles Toi et moi qui embarque quittant la terre promise Dont les amours se nouent en un destin fragile Pour ce drôle de navire qui fut notre refuge Oů nos corps bousculés se croyaient immortels Nous attendant au pire affrontant les déluges Nos joies miraculées de cris antes éternels
Je te quitte
Pour les subtiles nuances de nos doutes éclairés Le serment de nos cśurs et nos routes bohémiennes Pour nos belles divergences et nos complexités Pour l’infini bonheur de ta peau sur la mienne Pour toutes nos expériences savamment excitées Nos fumés et nos cames, nos jeux électrisants Pour notre adolescence qu’ensemble on a quitté Pour l’homme et pour la femme que nous sommes ŕ présent
Je te quitte
Pour nos puissantes querelles qui nous brűlčrent les ailes Nos tendresses officielles et nos fuites instinctives Pour ces instants mortels de vrai bonheur bordel ! A contempler le ciel claquant d’étoiles furtives Pour ce grand firmament patiemment dessiné Et pour ce ciel vivant oů nous nous sommes planqués Pour les nombreux tourments si souvent contournés Et pour tous les suivants oů tu vas me manquer
Je te quitte Je te quitte
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De ta pudeur à moi il y a quatre boutons de bois Qui cachent ton corps à toi Ta chemise de soie Glissants à tes talons Deux petits ronds bien droits S'étonnent d'avoir froid
Tu es nu devant moi Comme le serait une fille Et la pudeur te va Quand je te déshabille Tu es beau devant moi Quand à tes lèvres brillent Un peu de ton émoi Que ta langue éparpille
Enroulée, caressant De ton corps les contours Mes doigts vont, s'empressant En retracer le tour Effleurer les limites Enveloppe que l'âme excite
Ton joli coeur s'agite Dans ce corps qui palpite Tu es ce beau dessin Que je trace sans fin Respectant et le grain Et les creux et les pleins A la petit écuelle Je pose enfin ma bouche Mes narines se couchent Aux formes de ton aisselle
De ta pudeur à moi il y a quatre boutons de bois Qui cachent ton corps à toi Ta chemise de soie Glissants à tes talons Deux petits ronds bien droits S'étonnent d'avoir froid
Je rends grâce à ces gens Qui te donnèrent la vie Et m'offrirent le moment de te voir nu ici de t'avoir nu ici Contre moi à l'instant
Pour ma plus belle envie Ce corps maintenant brûlant Et tu ne bouges Et je ne bouge plus Ton visage de profil Et le cou long tendu
Mes lèvres sur tes cils Et les tiennes fendues Et je ne bouge pas Et tu ne bouges plus
Si ta pudeur à froid Quatre petits boutons Quatre boutons de bois Refermeront tout ça Une chemise de soie Couvrant ton corps à toi Deux petits boutons droits Tairont tes jeux à toi