Encore un matin comme tant d'autres La journée est déjà bien entamée J'essaie de m' faire à l'idée Qu'il faut qu' j' me lève {x2}
J' traîne d' la savate pour atteindre la cafetière La tête dans l' fion, je cherche la révélation Je jette un œil dans la rue Les gens ne se regardent même plus Rien n'a changé depuis hier Le même junkie vissé devant l' tabac qui mendie La même boiteuse avec sa gnôle à la béquille Les mêmes bagnoles pressées et qui se pressent Et qui se scratchent en bas d' mes escaliers
{Refrain, x2} Et moi, pendant c' temps-là Je bois mon p'tit kawa En regardant tout ça Et j' me chuchote tout bas "Pourquoi c'est comme ci ? Pourquoi c'est comme ça ? Et tralalalala, blablablabla"
Un peu plus tard, le téléphone sonne C'est Bécassine, ma cousine Qui vient d'être virée d' son usine Elle m' déballe ses tracas J' lui demande si ça va Elle m' dit "Tu m'écoutes pas ! Tu t' fous d' ma gueule ou quoi ? J'ai la tête en vrac Les impôts me traquent J'ai même pas d' quoi m' payer un sac Et mon mec me plaque ! C'est quoi, cette vie, une blague ou une arnaque ?" Ça fait du bien d' vider son sac à la famille !
{au Refrain, x2}
J' raccroche le combiné, j' prends les clefs Pour aller voir l' courrier Tiens ! Tiens, tiens, tiens... Un petit mot doux des ASSEDIC Pour m'informer qu' j'ai plus d' fric La journée commence très chic ! Des p'tites bourgeoises qui pètent plus haut qu' leur cul Et qui sont abonnées à l'ONU Qui parlent de la famine En repoudrant leurs petites mines "Nous sommes envahis par des vermines !" Je suis virulente contre les virus rapides L'économie de ces raspis (1) vides Ces ours qui spéculent à la bourse Atteints de fièvre acheteuse Couchés sur leur pécule Mais ces animaux-là ne traînent pas dans ma rue Protégés dans leur zoo Par une armée de blaireaux Et moi, je pense à ça Toujours derrière mes carreaux