Tu rêvais de belles déprimes A noyer dans des nuits sans fin Comme dans les vieux polars français Du début des années 80
De bars glauques un peu enfumés De plongeons brutaux dans la fange De filles de nuit pour oublier Entre deux vodka-orange
Tu rêvais de nuits en bagnole A fond la caisse sur les périphs A soigner ton ras-le-bol En prenant les sorties au pif
A allumer tes blondes sans filtre A la lumière du tableau de bord En ouvrant de temps en temps la vitre Pour balancer ta clope dehors
Et tu te retrouves encore comme un con Au milieu des boîtes de cachetons T'avais envie de tourner dans ton film Et tu tournes seulement en rond
Tu voulais surtout un prétexte Pour oublier cette vie si terne Cette saloperie de tous les jours Qui t'assaillit et qui te cerne
Mais c'est pas si facile que ça De rayer passé et futur Tu te rends compte malgré toi Que la réalité a la dent dure
Qu'il va bien falloir y retourner Dans cette éternelle débandade Ça te fait plutôt un sale effet Comme si tu prenais une douche froide
Tout paraît forcément dégueulasse Quand on se met à regarder les choses en face Replonger dans ce monde si crade Ça te fait l'effet d'une douche froide