Noël en treillis léopard Dans un Tonkin de cauchemars L'autel dressé au claire de lune À des ornements de fortune La voilure des parachutes Seigneur protéger ceux qui luttent Les gars du 1° étranger En ordre sont agenouillés
Eliane, Huguette ou Gabrielle Ne sont pas les noms de leurs belles Mais des points d'appui d'où l'on guette L'étrange va-et-vient de Viets Hiver sans fin et sans répit Assauts de jour, assauts de nuit Les pistes brûlent à l'aurore Un île au milieu de la mort
Nouveau contingent de paras Sautant pour la première fois On a recruté à la hâte Tous ceux qui ont soif de se battre Soif de tomber l'arme à la main Dans un combat sans lendemain Un Camerone sans soleil Un mort sous un feu vermeille
Horreur de verdure grouillante Troué de tirs depuis les pentes Les canons de 105 rugissent Et les armées de Giap surgissent Flot inhumain et immortel Ressuscitant à chaque appel Pour chaque Viet que l'on abat Ce sont mille autres qui sont là
Première compagnie, en avant ! Deuxième compagnie, en avant ! Troisième compagnie ! En avant, la légion !
Le mois d'avril sera terrible Plus d'évacuation possible Les blessés hurlent entassés Dans l'infirmerie bombardée Sinistre réduit sans lumière Enfer au milieu de l'enfer Où le seul chirurgien du camp Opère les pieds dans le sang
Au triste matin du 7 main Les derniers blockhaus sont tombés Mais aux offres de reddition On ne répondra qu'au canon Tel Cortès brûlant ses vaisseaux On fait sauter tous les dépôts S'il faut mourir, c'est cette nuit Mais on tentera la sortie