On efface tout Viens perdre le nord, mettre ton compteur à zéro Viens t’glisser des mains, laisser valser ton cerveau Sors de ce grand corps, défais tes nœuds, desserre les crocs Ravale ton fiel et vole, encore un peu plus haut
Ici les murs fondent au soleil Comme les soucis, les mots qui courent Sont d’la frénésie qui s’réveille Et d’la poésie des basses-cours Où l’chant des coqs au vin mousseux Réveille les morts et s’harmonise Aux hurlements des jours heureux C’est l’concert des âmes insoumises
On efface tout c’qui rime avec Chagrin, rancœur, ennui, misère et abandon Ça fait des trous qu’on bouche avec L’euphorie des cœurs évadés de leur cloison
Montre tes couleurs, sors le lapin de ton chapeau Range tes humeurs et fais-nous voir ton numéro Désobéis-toi, débarrasse tous tes interdits Prends ton grabat, lève-toi et marche; on a qu’une vie
Ici les portes sont ouvertes Aux destins les plus improbables Et les fenêtres se permettent De nous faire toucher l’impalpable On ne cherche pas ce qu’on trouve On suit le filon de nos veines Tout l’monde est le fils de la louve Ou bien la fille du capitaine
Si t’hésites encore à t’embarquer dans not’ bateau À mettre le cap au hasard et aux oiseaux J’t’offre une mer à boire et d’la chair de lune à manger J’te donne le vent dans ce p’tit air endimanché, un vent diablé
Ici y’a qu’un plafond d’azur C’est l’infini, c’est l’absolu Ici t’es partout en lieu sûr Et si on t’a pas convaincu On t’fait faire l’essai pour une heure C’est gratuit, on fournit les ailes C’est clé en main, c’est du bonheur Garanti à vie éternelle