J’ai pas l’âme d’un sioux Et l’oreille sur les railles J’entends pas les remous, Le bruit de la ferraille. J’ai pas l’âme de l’indien Qui saurait prendre garde Lorsqu’un jour entre en gare le train-train quotidien. J’ai pas l’âme du fermier Qui écoute les pics-verts, Les mouvements du terrier qui annoncent l’hiver. J’ai pas l’âme paysanne Qui entend le ch’val hennir, Je suis comme la sœur Anne, Je ne vois rien venir Je ne vois rien venir
J’suis du clan des miros Il y a sur nos carreaux Un voile de buée Une sorte de nuée Peut-être parce que dehors M’effroi notre décors Dedans il fait plus chaud.
J’ai pas l’âme du marin Qui sait lire les étoiles Et c’truc dans le tarin Le f’ras réduire la toile J’ai pas l’âme du briscard Qu’à les yeux qui se plissent, Sa vieille cicatrice pressent l’mauvais rancart
Mais j’ai l’âme de l’étourdi Qui s’prend les réverbères Le regard trop engourdi pour jouer les belvédères Dans le clan des aveugles, tomber c’est alunir On vit un peu tout seul On ne voit rien venir On ne voit rien venir
J’suis du clan des miros Il y a sur nos carreaux Un voile de buée Une sorte de nuée Peut-être parce que dehors M’effroi notre décors Dedans il fait plus chaud
J’suis du clan des miros Il y a sur nos carreaux Un voile de buée Une sorte de nuée Peut-être parce que dehors M’effroi notre décors Dedans il fait plus chaud