J'suis né poussière et j'repartirai poussière Et le soleil se lèvera en même temps que la misère frère T'es parti, t'étais là devant moi à me parler de Ya Rabi Tu venais d'te mettre à faire la ière-pri Que Dieu te préserves des châtiments Après la vie c'est autrement et la rue perd ses monuments Perd ses valeurs, perd ses principes Perd son respect de la discipline dans l'illicite Les peines s'alourdissent des assises aux cercueils Un article en page faits divers, une Hajja en deuil Les femmes de la famille autour pour la soutenir Du chagrin de son fils qu'elle a vu sortir Pour plus jamais revenir Parti trop tôt, sans dire au revoir à la famille, aux potos Une lumiere éteinte dans le ghetto En souvenir que des photos, encore plus triste en vidéo Les quartiers désunis s'réunissent, pour saluer ta mémoire Enumérer tes qualités, raconter tes histoires Partagées avec toi, je m'etais pas rendu compte à quel point j'tenais à toi Et c'est toujours comme ça, ton visage et ta voix me hantent frère Ta personnalité me manque On était pas du même milieu, t'étais plus vieux C'est peut être pour ça qu'on s'appréciait mieux T'étais prêt à tout pour moi Au point de cartonner en bécane en venant bouger pour moi, en rap t'écoutait que moi J'ai pas vu ta mille-fa, que Dieu les protège j'suis dégouté d'moi Que Dieu me pardonne, SoubhanAllah à quel point les épreuves peuvent affaiblir un homme C'est fou c'que j'regrette mais sur le Coran de la Mecque que j'étais là sans y être Mais c'est Dieu qui veut, parler de toi me fait rougir les yeux Toujours une dua pour ton âme, j'espère te revoir dans les cieux T'étais un grand Monsieur, respecté même par la police, courageux Beau gosse comme ton fils, malgré le train de vie tu le ramenais faire du poney Si on refusait pas t'allais tout lui donner Tu savais pas lire mais avec toi on apprenait Un mec fiable, juste un regard on s'comprenait Toujours le sang froid, jamais froid aux yeux Habile aux têtes à queue, aux roues arrières, même à deux du 9-4 au 9-2 Je m'en bas les douilles qu'il était dangereux d'marcher avec toi à cause des embrouilles On insulte pas un mort qu'il soit bon ou mauvais Dans mon camp ou dans l'tien qu'ils reposent en paix Là où ils sont ils pensent plus à la vie Et s'ils pouvaient revenir ce serait pour gagner leur place au Paradis On s'entre-fume mais c'est le système qui nous met à dos J'rends hommage aux nhommes-bo comme Arafat ou Nordo Que Dieu les préserve du feu de l'Enfer C'est pire que d'sentir qu'on va mourir, qu'on peut rien faire Quand j'sentais que t'allais mal et que t'enchainais les joints J'improvisais un freestyle qui te redonnait le moral J'ai perdu beaucoup de gens, la plupart violemment Pour des histoires de manque de respect ou d'argent Ou d'accidents alcoolisés ou d'overdoses La mort met tout le monde d'accord, fait oublier les causes Soit tu relativises, pètes les plombs ou t'laisses aller J'pleure pas mais mon écriture est salée A tous ceux qui ont perdu leur frère, leur sœur, leur père, leur maman Leurs enfants sous les décombres des bombardements Loin de la vie de Paris tout se passe comme Dieu a dit Que doit être la souffrance ? Mourir de maladie
Tonton Ahmed, je t'ai vu sur le lit de mort Ca fait mal d'assister à l'agonie d'un homme en or Bienveillan