Le renard: Si tu veux jouer avec moi Il va falloir m'apprivoiser Et créer des liens pas à pas Pour commencer à s'attacher Sinon tu n'es encore pour moi Qu'un petit garçon comme les autres Pour toi qui ne me connais pas Je n'suis qu'un renard parmi d'autres...
Apprivoise-moi, je t'en prie Si tu as besoin d'un ami Et jusqu'à ma dernière seconde Tu resteras unique au monde...
Mais si tu sais m'apprivoiser Ma vie sera ensoleillée Je connaîtrai ton bruit de pas Qui m'appellera hors du terrier Et la blondeur des champs de blé Me sera souvenir de toi Enfin j'aimerai le bruit du vent Qui viendra souffler dans ces champs...
Apprivoise-moi, je t'en prie Si tu as besoin d'un ami Et jusqu'à ma dernière seconde Tu resteras unique au monde...
On ne peut connaître vraiment Que les choses que l'on apprivoise Mais les hommes n'ont plus le temps De s'attarder quand ils se croisent Ils achètent des choses toutes faites Mais il n'y a pas de marchands d'amis Qui vendent de l'amitié toute prête Alors les hommes n'ont plus d'amis...
Apprivoise-moi, je t'en prie Si tu as besoin d'un ami Et jusqu'à ma dernière seconde Tu resteras unique au monde...
Il nous faudra des rendez-vous Pour pouvoir s'habiller le cœur Et tout ces moments entre nous M'apprendront le prix du bonheur...
LE PETIT PRINCE: Que faut-il faire?
LE RENARD: Il faut être très patient. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, je te regarderai du coin de l'oeil...
LE PETIT PRINCE: Et...
LE RENARD: Et tu ne diras rien.
LE PETIT PRINCE: Oh...
LE RENARD: Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près.
LE PETIT PRINCE: Il faut que je partir.
LE RENARD: Ah! Je pleurerai.
LE PETIT PRINCE: C'est ta faute. Je ne te souhaitais pas de mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise.
LE RENARD: Bien sûr...
LE PETIT PRINCE: Mais tu vas pleurer?
LE RENARD: Bien sûr.
LE PETIT PRINCE: Alors tu n'y gagnes rien.
LE RENARD: Ah, j'y gagne, à cause de la couleur du blé. Va revoir les roses et tu comprendras que la tienne est unique au monde.