Ici se clôt le testament Et finit du pauvre Villon. Venez à son enterrement, Quand vous orrez le carillon, Vêtus rouge com vermillon, Car en amour mourut martyr : Ce jura-t-il sur son couillon Quand de ce monde vout partir.
Et je crois bien que pas n'en ment, Car chassé fut comme un souillon De ses amours haineusement, Tant que, d'ici à Roussillon, Brosse n'y a ne brossillon Qui n'eût, ce dit-il sans mentir, Un lambeau de son cotillon, Quand de ce monde vout partir.
Il est ainsi et tellement, Quand mourut n'avoit qu'un haillon ; Qui plus, en mourant, malement L'époignoit d'Amour l'aiguillon ; Plus aigu que le ranguillon D'un baudrier lui faisoit sentir (C'est de quoi nous émerveillon) Quand de ce monde vout partir.
Prince, gent comme émerillon, Sachez qu'il fit au départir : Un trait but de vin morillon, Quand de ce monde vout partir.