Y en a qui collectionnent Les scarabées Y en a qui affectionnent Les macchabées Y a des gens qu'ont la passion Des orthoptères, des ascensions Des vieilles cafetières Des pipes en terre Des occasions
Y en a qui collectionnent Les assiettes bleues Y en a qui se passionnent Pour le vin vieux Tous ces gens cherchent sans arrêt L'idéal qui les satisfait Mais moi le seul truc qui me plaît Voilà c'que c'est :
J'suis un monstre de perversité J'suis l'contraire d'une soeur de charité J'remplis des ma-a-lles De coeurs de mâ-â-les Je m'en réga-a-le Avec avi-di-té !
J'suis l'tombeau des passions déchaînées Ma seule joie, c'est d'voir les coeurs saigner J'arrache les â-â-mes Pour en faire des beignets J'suis un monstre de perversité
Quand j'imagine un homme Entre mes mains Babylone ou Sodome Ne sont plus rien ! J'le déshabille jusqu'aux doigts d'pied Il ferme les yeux, prêt à s'pâmer... Et j'lui balance Un pot d'faïence Plein d'eau glacée ! J'connais des p'tits masos Des enfants d'choeur Qui s'flanquent des coups d'ciseaux Pour se faire peur ! Moi si un jour on m'condamnait J'demand'rais une glace au geôlier Pour voir ma bouille quand l'bourreau M'décapit'rait ! Oui !
J'suis un monstre de perversité Et pourtant, j'en tire pas vanité Tueurs notoi-a-res Tyrans d'Histoi-a-re Bandits sans gloi-a-re Peuvent se rha-bi-ller
Tout le jour, j'assassine sans répit Et j'rédige mes aveux par écrit J'gagne ma vie dans l'ro-man... po-li-cier J'suis un monstre de perversité Qu'on se l'dise ! Na !