Qu'est-ce de l'homme orgueilleux et mutin Ce n'est qu'une vapeur, qu'un petit vent emporte Vapeur, non une fleur qui éclose au matin Vieillit sur le midi, puis au soir elle est morte
Une fleur, mais plutôt un torrent mène bruit Qui rencontre bientôt le gouffre où il se plonge Torrent, non, c'est plutôt le songe d'une nuit Un songe, non vraiment, mais c'est l'ombre d'un songe
Encore l'ombre demeure un moment arrêté L'homme n'arrête rien en sa course légère Le songe quelquefois prédit la vérité Notre vie est toujours trompeuse et mensongère
Aussitôt que du vent la bourrasque est passée La vapeur se rejoint étroitement serrée Mais quand la pâle mort son dard nous a lancé L'âme est pour longtemps de son corps séparée