Où vas-tu, souffle d’aurore, Vent de miel qui vient d’éclore, Fraîche haleine d’un beau jour !… Où vas-tu, brise inconstante, Quand la feuille palpitante Semble frissonner d’amour ? Est-ce au fond de la vallée, Dans la cime échevelée D’un saule où le ramier dort ? Poursuis-tu la fleur vermeille, On le papillon qu’éveille Un matin de flamme et d’or ?… Va plutôt, souffle d’aurore, Bercer l’âme que j’adore ; Porte à son lit embaumé L’odeur des bois et des mousses, Et quelques paroles douces Comme les roses de mai