Sans doute, à trop servir, nos étreintes se sont usées La colle de nos corps n'a pas soudé les mots brisés Ton adieu s'est figé dans mon cœur comme du verglas L'hiver s'installe et les corbeaux sont là
Ton silence est si lourd qu'il finit par faire du bruit Je tisse des journées qui n'aboutissent qu'à des nuits Des nuits qui se prolongent et qui s'allongent chaque jour Où les étoiles poussent des cris d'amour
J'espère, j'espère Et je prie comme un enfant C'est mon espoir qui me défend J'espère, j'espère, Plus pâle qu'un Pierrot, Que tu m'écrives un mot
Je me sens comme un loup pris dans la harde du bétail Je me sens comme un train en grève au milieu de son rail Je me sens inutile et même habillé je suis nu Dans mon miroir, je rase un inconnu
Je décortique mes pensées grises avec les doigts Mon existence crie qu'elle peut se passer de moi Ma liberté s'attelle aux charrues froides de l'ennui L'ennui le jour et puis l'effroi la nuit
J'espère, j'espère Je prie comme autrefois L'espoir me redonne la foi J'espère, j'espère Esclave des gourous Si tu reviens, je crois en tout
J'espère, j'espère Je prie à deux genoux Que ce rien redevienne tout J'espère, j'espère D'une foi maladive Pour qu'un jour, d'aussi loin que tu vives, Tu m'écrives... "J'arrive!"