Tes lèvres, Louise, Sont des portes d'église, Où j'entre le matin Le chapeau à la main. Tes lèvres, Louise, Penses-tu ce qu'elles me disent ? Ou c'est du caraco, Le rubis d'un mégot.
Après tout peu importe Où j'allume ma clope, Aux premiers feux du jour Ou aux foudres de l'amour, Si les miennes se grisent à tes lèvres Louise...
Sur tes lèvres, Louise, Les miennes sont assises, Je ne décolle plus les fesses De ce banc de messe. Tes lèvres, Louise, Crois-tu ce qu'elles me disent ? Ou cette basilique Est un kiosque à musique ?
Après tout peu importe Où j'allume ma clope, Si ce n'est pas l'amour, Ce sont les alentours, Si les miennes se grisent à tes lèvres Louise...
Ta lettre, Louise, Est arrivée tantôt. De tes lèvres cerise, Elles portent le sceau. Tes lèvres, Louise, Me donnent congé, Ma rage s'épuise Sur mes ongles rongés.
Paris te contient Et je suis jaloux comme un chien, Je reviens gratter à ta porte. Tes lèvres sont closes, Louise, tu m'envoie sur les roses, Dis-moi quelque-chose ... Rien.
Louise, je ne veux plus Que tu passes la nuit En bas de l'avenue, Sous un parapluie.