Je voletais dans les ténèbres à l'allure d'un convoi funèbre Je gouttais l'air de la nuit je ramais sans faire de bruit Quand les faiseurs du silence lorsque je fus ébloui Par une chaude incandescence qui émanait d'un beau fruit
Ma mère m'avait prévenu : « méfies-toi des ampoules nues » Ne t'approches pas de ces globes qui mettront feu à ta robe Les papillons insomniaques qui trouvent un aphrodisiaque La mort est au rendez-vous ; au mieux tu deviendras fou
« Ne va pas te consumer, pour une de ces allumées » Ma mère m'avait dit : « Pégase l'amour ça n'est que du gaz, Tu es un être nocturne, adorateur de la lune, Et des éclairages pâles que prodiguent les étoiles »
Mais en voyant cette blanche et le dessin de ces hanches Dans une auréole blonde, j'ai fais mes adieux au monde A la lueur vagabonde belle comme une femme amoureuse A ma raison qui me gronde : « c'est ta tombe que tu creuses »
Je voletais dans les ténèbres à l'allure d'un convoi funèbre Je gouttais l'air de la nuit, je ramais sans faire de bruit Quand les faiseurs du silence, j'ai vu ma vie défiler Jusqu'au jour de ma naissance, lorsque l'ampoule a grillée