Mille neuf cent quarante à la fin de juin Cent vingt deux hommes de l’île de Sein Prennent la mer sur six bateaux Pour l’Angleterre là-haut Lutter pour la liberté C’est outrance, Grands de France Lorsque de leurs enfants vous vous défiez Parlaient-ils français, parlaient-ils breton Peu vous importait alors la question ; Ils avaient entendu l’appel, Crié : « kentoc’h Mervel » Peint Frankiz sur leur ciré C’est offense, Grands de France Que de condamner leur langue au bûcher. C’est violence, Grands de France Que de condamner leur langue au bûcher. Voulant suivre leurs hommes en Albion, Les Sénanes arrachant leur île au fond, À la rame la menèrent Droit vers l’Angleterre Cap au Nord dans les embruns Quand on pense, Grands de France : Vous leur déniiez tout droit citoyen. Deux années passèrent et puis deux années, Pour ceux qui revirent Saint Guénolé. Tous n’étaient pas du voyage Quand finit l’orage Il en manquait plus de vingt. Gens de France, retenez bien Ce qu’on fait pour vous tous ces marins. Gens de France, retenez bien Ce qu’on fait pour vous les hommes de Sein.