Ton rouge à lèvres sur la vitre Accentue la froideur tragique Du paysage Tu les vois déjà les sous-titres Le long des lignes électriques Ton maquillage Comme un bras d'honneur au décor Ponctue d'un fou rire écarlate Et suicidaire Ta course effrénée vers le nord Priant pour que la vitre éclate En mille éclairs
Tu reviendras
Ton regard vert désabusé S'attache à creuser l'horizon Qui se dérobe Faisant crisser tes bas filés La peau lacérée de frissons Là sous ta robe Ton rouge à lèvres sur la vitre Fait ricaner les bolcheviques Tu restes sage Tu les vois déjà les sous-titres Aux abords de la Mer Baltique Fin du voyage
Tu reviendras
Tu voudrais que ça déraille T'allonger sous les étincelles Dans un fracas d'acier froissé Là sur le quai noir et glacé Parmi la poussière et les flammes Disparaître Sous la verrière encrassée Tu regardes le train partir Dans les nuées fuligineuses Et sur la vitre S'en vont les pensées délétères
Chaque amour doit mourir Afin de renaître en musique