[Intro] "Eh ! Ouvre les yeux, sors de ta voiture de fonction et promène-toi dans la rue. T'as vu comme les gens ont l'air heureux ? On dirait des bêtes traquées. Faut les voir le soir avachis dans leur fauteuil, blêmes et apathiques devant leur télé. En train d'écouter un zombie qui leur parle d'un bonheur qu'ils ne connaissent plus depuis longtemps. Balade-toi en ville, et tu verras toute cette merde, et cette masse de gens informe, parquée dans les magasins, et programmée comme des robots pour se bousculer sur les escalators. Ils s'ignorent tous, et chacun pense qu'il est à un centimètre du bonheur. Bonheur qui restera pourtant inaccessible."
[Couplet 1] Les corps se convulsent sous les volts et les coups Leur confier les manettes, c’est faire voter les fous Les faucons va-t-en-guerre pour le libre marché Placent les généraux, Soeharto et Pinochet Les gourous de papier pour des jeunes sans repères Des conspirationnistes en révolutionnaires Chacun son avant-garde, la farce est douteuse La fin de la Guerre Froide, la défaite est coûteuse Hécatombes en cascade, désastres utopiques Les docteurs Folamour et leur bombe atomique On passe à la guerre sale, sa propre logique L'Ébola dans une arme bactériologique Modus Operandi : mettre un peuple à genoux Succès garanti de Bagdad à Kaboul Les chasseurs de sorcières, les J.Edgar Hoover C’est l’impérialisme à visage découvert
[Refrain] L'an zéro, les réseaux, les nouveaux libéraux Les lobbies financiers et les tris latéraux Le doigt sur la détente, le profit c’est la course Les plus violents conflits seront cotés en bourse Les lendemains déchantent, les hauts dignitaires Nous mettront sous la botte d’une junte militaire Partager les marchés comme des butins de guerre Quand le secteur privé et l’armée vont de paire
[Couplet 2] Des martyrs parqués dans des cellules Des bombes en décibels, amère est la pilule Des Gordon Gekko, le sourire des bourreaux Ils te feront la peau de derrière leur bureau Des salopes en Prada, des cadavres et du fric Troisième Intifada dans les rues de Wall Street La démocratie, des frappes et des raids Ils nous viendront en aide selon l’oligarchie Mais le fossé social devient vertigineux Des quartiers cotés jusqu’aux taudis miteux La dignité se vend au marché d’esclaves C’est ici qu’on en bave quand leur pouvoir s’étend Ils ne prient pas Satan mais seulement le Veau d'Or L’opération Condor, c’est la soif de l’argent Les conservateurs, les Marchands du Temple Pour les agitateurs : un canon sur la tempe
[Refrain]
[Pont] "- Nous vivons en démocratie : j'n'ai pas à me justifier de posséder quelques biens que j’ai payés de mon travail - Faux, nous vivons sous la dictature du capital."
[Couplet 3] Au carrefour des cultures, ici tout s’entrechoque Des traitements de choc pour des placements futurs Le noir des couloirs, ceux de Guantanamo Les gégènes de Bigeard, le chant des dynamos Les tristes étendards, les nations brûlantes La nouvelle extrême-droite et ses doctrines puantes Des tueries de Tsahal aux Touaregs du Sahel Les colons fanatiques aux frontières d’Israël L’apartheid à Gaza, vivre en terrain miné Des ayatollahs pour t’endoctriner Tradition de notre âge, au sommeil sans réveil Et la connerie humaine se porte à merveille Cécité de l’esprit, péril et progrès Avec ou malgré, relever le défi Les paradis fiscaux, les comptes à Singapour L'Enfer est inutile quand on a le Darfour